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La gestion du silence


Nous avons tendance à l’oublier : le silence fait partie de la communication. Le silence est constitutif du langage. Il ne faut pas en avoir peur lors de vos entretiens individuels. Il est nécessaire à l’échange et permet, tout simplement, à votre interlocuteur de réfléchir.



La gestion du silence
Lors de nos jeux de rôles, nous constatons que les managers ont beaucoup de difficultés à gérer les silences supérieurs à … trois/quatre secondes (faites le test !). Du coup, pour combler ce qui est souvent interprété comme un refus d’échanger, le manager pose une nouvelle question (fermée dans 80% des cas et systématiquement éloignée du sens de la première question).

Exemple : « Pourquoi souhaites-tu suivre une formation aux fondamentaux du management ? » … 1, 2, 3 secondes puis le manager reprend la parole « Parce que moi (avec un grand M), je pense qu’une formation de base - message subliminal - en communication te serait davantage profitable. Es-tu d’accord ? »

Les expressions autour du silence sont nombreuses :
- "la parole est d’argent, mais le silence est d’or"
- "son silence en dit long"
- "un court silence vaut toujours mieux qu’un long discours"
- "silence vaut accord/accepetation"
- "être murer dans son silence"
- "s'obstiner sans son silence"
- "meubler le silence"
- ..


S’appliquer à soi-même les conseils que l’on donne aux autres est une bonne règle de base pour un formateur. Alors, silence et prenez le temps de lire ces quelques lignes …


Extrait : Du silence: essai par David Le Breton - Publié par Editions Métailié, 1997

… Si la présence de l’homme est d’abord celle de la parole, elle est aussi inéluctablement celle de son silence.

La langue latine discerne deux formes de silences : Tacere est un verbe actif dont le sujet est une personne, il marque un arrêt ou une absence de parole en référence à un homme. Silere est un verbe intransitif, il ne s’applique pas seulement à l’homme mais aussi à la nature, aux objets, aux animaux, il désigne plutôt la tranquillité …

La langue grecque avec siôpân (se taire) et sigân (être en silence) distingue également le fait de baigner dans le silence ou de se taire …

… Dans les mouvements incessants de la conversation silere et tacere alternent et participent au jeu du sens, ils se conjuguent à un troisième aspect, plus technique qui renvoie à la nécessité de faire des pauses afin que la langue ne s’étouffe pas dans le trop-plein des mots.

Parole et silence se mêlent pour concourir à l’échange. Quand l’homme se tait, il n’en communique pas moins.

Le silence n’est jamais le vide mais le souffle entre les mots, le court repli qui autorise la circulation du sens, l’échange des regards, des émotions, la brève pesée des propos qui se pressent sur les lèvres ou l’écho de leur réception, le tact qui permet le tour de parole par une légère inflexion de la voix aussitôt mise à profit par celui qui attendait le moment favorable…


… chaque parole remue le silence à sa manière et donne une impulsion propre à l’échange. De même, le silence remue la parole en lui donnant un angle particulier, ils ne sauraient se passer l’un de l’autre sans se perdre, sans rompre la légèreté du langage …